Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26/11/2018

602

a

Je n'ai toujours pas compris si on pouvait faire du feu pendant la marche pour le climat, mais aux alcooliques anonymes, un drôle de type à lunettes avec une coupe au bol, m'a glisser ça écrit à la hâte sur un sous bock tâché :
"Dans cette société où le suicide progresse comme on sait, les spécialistes ont dû reconnaître, avec un certain dépit, qu’il était retombé à presque rien en mai 1968. Ce printemps obtint aussi, sans précisément y monter à l’assaut, un beau ciel, parce que quelques voitures avaient brûlé et que toutes les autres manquaient d’essence pour polluer. Quand il pleut, quand il y a de faux nuages sur Paris, n’oubliez jamais que c’est la faute du gouvernement. La production industrielle aliénée fait la pluie. La révolution fait le beau temps." ; évidemment nous avons perturbé les réunions et organisé un trafic de gnôle assez rigolo et pas du tout lucratif.

 

b

Pendant que ça réfléchissait sec dans l'hôpital occupé quant à savoir si il était plus malin de focaliser nos efforts sur la cantine ou la pharmacie, un ami patient qui aimait à s'habiller en habits de cours comme à Florence au XVème siècle, me glissa ce billet dans une boite de Fluoxétine déjà bien entamée : "... D'autres, voulant envahir un pays, on feint d'en attaquer un autre et employé tant d'ardeur qu'à peine entrés dans le pays où l'on ne pensaient pas qu'ils entreraient, ils l'ont vaincus avant que l'ennemi n'eut pu le secourir. Car, votre ennemi n'étant pas sur que vous n'allez pas revenir à l'endroit que vous avez d'abord menacé, est contraint de ne pas l'abandonner et de secourir l'autre. Aussi ne défend-il souvent ni l'un ni l'autre." - ainsi dans les débris de notre petit trafic de gnôle, les vapeurs de l'alambic et les notices pharmaceutiques, nous décidâmes d'un commun regard d'attendre le dernier moment avant de prendre la moindre décision quant à la suite des événements ; pour l'heure les addictologues angoissaient sur les chaînes en continu.

 

c

Saoulés du minimalisme de l'hôpital occupé, nous nous décidâmes à l'unanimité (moins les plus saouls) pour un bâtiment mieux chauffé et mieux décoré : un grand musée, - l'infinie valeur des œuvres nous semblaient plus à même de nous protéger des attaques extérieurs, (qui oserai s'en prendre à des "moins-que-rien" au milieu des fragiles trésors de l'humanité hors d'âges?) ; le Florentin avait toujours eu de bonnes idées, psychiatriquement pragmatique, Coupe-au-bol, lui, passait le temps à nettoyer ses lunettes "séparation & connexion"; sur le tableau d'art-thérapie une main avait tracé à la craie :
-
Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de connexion s'annonce comme une immense accumulation de déchets. Tout ce qui s'était arraché à la mort s'est éloigné dans une poubelle de bureau.
-
Nous hésitions entre le moderne et le classique.

 

d

Alors, il a bien fallu rendre tout le temps perdu à confectionner des inutilités et se dégager des pièges à dents de mort, renverser l'étouffoir, étouffer l'étrangloir : la gémellité de la haine et de l'amour, ces civilisateurs, éclaire d'un nouvel éclat la parole testamentaire "aimez vous les uns les autres", non qu'il faille se haïr les uns et les autres, mais bien plutôt qu'il faille s'intelligencer et s'entendre sur le point de haine à focaliser, le plus précisément possible, comme le Soleil sous la loupe, et fondre une balle en or pour la mettre dans la bouche de qui ment, exactement à la bonne place du temps, là, chanter quelques louanges autour des feux, s'amabiliser enfin, sachant que la dissémination des troupes est toujours l’œuvre d'un ennemi.

 

e

La sociologie n'est pas la vie, pas plus que la marchandise n'est l'ouvrier qui l'a fabriquée ; les "idiots" savent très bien que la politique est bien plus que la simple topologie d'un parlement, ça c'est pour les affaires, les "idiots" savent aussi très bien que la politique c'est la dialectique de l'action et du temps dans l'action et le temps.

 

f

La psychiatrie est plus que la psychiatrie, elle est la folie devenue intelligible dans sa politique, et la politique dans sa folie.

 

g

Ce que le bras armé du Mal ne comprendra jamais, tant sa bêtise est unicellulaire, c'est une petite pensée qui dit simplement ceci : chacune de ses victimes, à l'instant où elle le devient, est de ce fait "élues", dans l'autre camp.

 

h

Le fait particulier et dominant qui singularise ce début de siècle, c'est l'égalité des conditions techniques de surveillance ; la passion principale qui agite l'humanité dans ces temps-là, c'est l'amour de cette égale addiction technologique.

 

i

Changer le temps c'est quelque chose : pris dans le moteur du progrès et dans la prison du profit, nous jouons avec la petite aiguille ; le temps cyclique est perdu, il passe en aveugle passant le temps, le temps est un employé des bureaux, il gère la lumière artificielle, programme l'extinction de la nuit, il gère le désordre, il classe sur des millions d'étagères des lignes droites de codes civils : le temps est devenu ce que la dernière nature des hommes à fait de lui : un bureaucrate exemplaire.

 

j

La logique est la mère de l'ironie.

 

k

Avant il existait de la musique gravée sur des objets, les disques ; maintenant existe des objets sur lesquelles on a gravé de la musique, des disques encore ; cela peut sembler la même chose, le même objet, pourtant ce n'est pas la même chose, ni le même objet.
Ce n'est ni bien ni mal, c'est le jeu du temps, il nous appelle en secret, il nous fait signe, il signale et se signale, il nous donne une énigme à résoudre, il joue.

 

l

Une explosion est une suite exponentielle d'événements, ai-je entendu cette nuit du soleil.

 

m

Silver white winters that melt into spring
These are a few of my favorite things.
Major verse.

 

n

Et puis un jour l'homme goudronnera les routes pour y faire rouler des véhicules tout-terrains.

 

12:20 Publié dans Texte | Lien permanent | Commentaires (0)

Les commentaires sont fermés.